Le programme de recherche est articulé sur quatre thèmes de recherche. Ils sont :
L'étude des matériaux hétérogènes
est importante pour le génie civil. Elle est effectuée
dans les divers laboratoires membres du GDRE.
Le thème de l'endommagement des matériaux est déjà
très actif. La comparaison des théories prévisionnelles
de l'endommagement du béton, en particulier de l'endommagement
sous chargement rapide, et des expériences se poursuivra. Une
contribution importante du LMGC consiste à étudier les
effets thermiques dus à l'endommagement. Les techniques expérimentales
et les modèles seront transposés aux matériaux
composites.
Des théories prévisionnelles du séchage ont été
mises au point au LMGC et l'Université de Rome Tor Vergata étudie
l'évolution de l'eau dans les matériaux de construction.
Comme on l'a dit, les matériaux hétérogènes
comme les milieux poreux naturels ou artificiels seront étudiés
avec attention, en particulier l'évolution de la phase humide
qui conditionne beaucoup des propriétés d'usage. C'est
le cas du changement de phase eau-glace fort complexe dans les sols
naturels ou artificiels comme la terre armée. Les changements
de phase avec discontinuité de température et surfusion
qui interviennent dans la formation du verglas seront aussi examinés.
Les nouveaux matériaux seront également examinés
en vue de leur utilisation en génie civil. On a cité les
alliages à mémoire de forme et les matériaux piézo-électriques
qui par l'interaction de champs de nature différente, électrique,
thermique et mécanique ont des comportements potentiellement
utilisables pour la construction. Notons que le DIC de l'Université
de Rome Tor Vergata, le LMGC et le LCPC collaborent avec l'Université
de Franche-Comté sur l'étude des matériaux à
mémoire de forme dans le cadre d'un programme TMR de l'Union
Européenne.
Le DIC envisage d'approfondir certains aspects du comportement des matériaux à mémoire de forme (MMF) et des matériaux piézo-électriques. Dans une première phase on développera des lois de comportement capables de reproduire les comportements mécaniques ainsi que les résultats expérimentaux et l'on complétera ces lois par des logiciels utilisant les éléments finis. Les applications porteront ensuite sur le contrôle des déformations des structures à l'aide des MMF ainsi que sur le contrôle actif des vibrations des structures par des couches piézo-électriques. Un autre thème de recherche sera l'étude des matériaux composites à matrice fragile renforcés par des fibres en acier ou en matériau plastique, typologie innovante pour les bétons renforcés par des fibres courtes ou longues. Le but de la recherche est de déterminer les performances des dits bétons capables d'avoir des caractéristiques remarquables par rapport au béton traditionnel tant du point de vue technique que du point de vue économique.
Le travail sur le contact avec adhésion, frottement,…
comportera l'établissement de nouvelles théories prévisionnelles
incluant des effets non locaux et des effets thermiques.
Le comportement des milieux granulaires, une spécialité
de plusieurs des laboratoires, sera étudié et développé.
La théorie des chocs entre solides non déformables et
entre solides déformables sera développée (surtout
au LMGC et au LCPC) sur tous les plans : théorique, numérique
et expérimental. On doit remarquer que les laboratoires ont les
hommes et les moyens de base pour bien aborder et dominer le sujet sous
tous ses aspects : physique, mécanique, mathématique et
numérique.
Le collage des matériaux est envisagé dans certaines structures
du génie civil. Le LCPC lance sur ce thème une importante
action de recherche identifiée, programmée et financée
durant quatre ans. Le Laboratoire Lagrange participe à cet important
thème : le Collage en génie civil. Au DIC et au LCPC,
des modèles seront développés pour le comportement
des matériaux, par exemple des pierres naturelles ou artificielles
(béton ou maçonnerie), renforcés par des couches
laminées appliquées sur les faces extérieures.
L'objectif de la recherche est la formulation de modèles pour
étudier le comportement global des structures en pierre ou en
béton renforcés par des couches de composites laminés
(voir aussi le thème 3). Parmi ces composites, les produits à
base de résines époxydes renforcées par des fibres
de carbone font actuellement une percée dans la technologie des
réparations de structures en béton. La pérennité
de la réparation ou du renforcement est largement liée
à celle des interphases successives du substrat. Une bonne connaissance
du comportement au choc de ces assemblages collés est importante
pour les applications. Enfin on développera des modèles
pour des composites piézo-électriques et pour des plaques
multicouches renforcées par des couches piézo-électriques.
On analysera les phénomènes interlaminaires, en particulier
ceux liés à la délamination.
Le comportement des pieux en génie civil retient l'attention
depuis longtemps. Le laboratoire Lagrange se propose de participer à
la modélisation de la tenue de ces pieux par frottement. La mise
en place de certains pieux se fait par battage : une théorie
prévisionnelle du battage couplera les théories des chocs
et du contact.
Pour les matériaux en pierre renforcés
par des couches composites et les composites piézo-électriques,
on prévoit d'obtenir des lois de comportement et des modèles
numériques pour l'analyse du comportement et le dimensionnement
des structures
Pour les pieux, on prévoit d'identifier avec les mécaniciens
des sols les apports de ces nouvelles modélisations aux méthodes
de dimensionnement des pieux pour leur mise en place et leur tenue en
service.
Outre ce qui a été dit au paragraphe précédent sur la dynamique des maçonneries qui concerne tout particulièrement les monuments anciens, on développera de nouvelles techniques comme expliqué ci-dessous.
Dans les dernières années, de nouvelles techniques ont été proposées et parfois utilisées pour renforcer et réhabiliter des bâtiments ou des monuments. Par exemple des rubans en plastique renforcés par des fibres ou des tissus de fibres (PRF ou matériaux similaires) sont appliqués sur les surfaces de la maçonnerie pour réaliser le renforcement souhaité. Une autre méthode de renforcement est basée sur l'insertion de barres en PRF dans la maçonnerie de façon concentrée ou diffuse. En Italie, le renforcement des maçonneries est particulièrement demandé dans les zones sismiques. On y demande souvent des interventions rapides et durables pour renforcer les structures. L'emploi des matériaux plastiques est simple et particulièrement adaptée. En Italie comme en Grèce, des renforcement de dômes en maçonnerie ont été réalisés par l'application de rubans en PRF soit à l'extrados soit à l'intrados de la structure. Les rubans sont encore utilisés pour le renforcement des structures en béton armé. On connaît des applications majeures sur des piles et des travées de viaducs endommagés par des séismes. Dans un tel contexte, le DIC et le LCPC vont développer les thèmes de recherches qui suivent :
L'objectif de la recherche est de développer des règles
de dimensionnement pour l'emploi des PRF ou des matériaux similaires
dans le renforcement des structures en maçonnerie ou en béton
armé. Des exemples d'applications significatifs de ces règles
seront recherchés. Les critères et les modèles
d'analyse seront validés en comparant les résultats de
la théorie avec des essais sur des éléments structurels
simples.
Les modèles décrivant l'évolution de solides rigides
donneront des outils pour l'étude et la gestion rationnelle des
structures en maçonnerie à joints endommageables ou non.
On rapprochera les équipes qui s'occupent :
Le DIC va développer l'analyse du comportement sismique des structures
en béton armé. On évaluera particulièrement
la ductilité locale et globale en fonction des caractéristiques
mécaniques des aciers.
Un second thème concerne l'analyse du comportement dynamique
des ponts de grande portée (suspendus ou à haubans). Le
comportement des structures sera simulé par des modèles
non linéaires appropriés. L'action du vent et la stabilité
aérodynamique des ouvrages seront analysées dans la phase
de construction et en service normal.
Les équipes pourront participer au grand thème de recherche
du LCPC sur la maîtrise des effets du vent sur les grandes structures
souples comme les grands ponts à haubans. La mise au point de
moyens à mettre en œuvre pour une bonne maîtrise des
mouvements de ces grandes structures souples sera particulièrement
recherchée. Les résultats pourront s'appliquer aux grands
ponts devant être construits en Italie et en France. On attend
également une sécurité dans l'analyse et le prolongement
de la durabilité des structures légères, notamment
par des auscultations et des interventions in situ.
Pour ce qui concerne l'analyse de la ductilité des structures en béton, on prévoit la formulation des règles de dimensionnement et des applications. Pour ce qui concerne les ponts de grande portée, on se propose d'approfondir la compréhension du comportement et d'analyser la faisabilité de tels ponts pour des portées plus grandes que celles réalisées jusqu'à présent.